vendredi 25 avril 2008

Ouled El Badja sont de retour!


MBS est de retour avec un album méchant. Comme toujours, des textes façonnés par Hussein Dey et la famine. Ils travaillent avec un ordinateur. Les technologies les plus avancées. Ils font appel aux airs les plus vieux. Ils sont un paradoxe vivant. M'hand est stoïque, il écoute. Yacine travaille. Et Rabah réfléchit. À trois, ils mettent le feu. Leurs textes sont tissés par les tragédies, celles de Raïs et Bentalha. Par la mort et les prisons. Ils n'ont pas peur, ils veulent comprendre. Parfois, ils s'évadent vers les États-Unis ou vers Matoub. Le groupe travaille sans cesse, même à l'heure où leurs congénères songent aux femmes qu'ils n'auront jamais, ils préparent leurs prochains textes. Ils mettent sous papier cadeau leurs larmes. Palestine, Irak, Algérie, toutes les contrées et tous les peuples les intéressent. MBS chante le monde. Dix ans après Ouled El-Bahdja et El-Aouama, ils reviennent avec un album sans nom qui dit tous nos noms. Qui dit non ! Tout le groupe est composé de fous chantants. Ils chantent Guerrouabi, Matoub, Bali et même Abdelhalim Hafez revient en mémoire. Ils ont du souvenir, l'équipe nationale fait match nul avec le Zimbabwe, ils savent où Tamanrasset a connu une crue. Ils ressentent tout cela, Bali est mort, ils pleurent. C'est ainsi qu'est fait le groupe MBS. Comme cela, intik, qu'est fait Double Canon. Un tir à balles réelles sur tout ce qui ne bouge pas. Hadjira, la voix féminine du groupe, manque. Elle n'est pas là. L'album manque, il arrive. Le concert manque, il est programmé. Le délire ne manque pas. Il s'étale sur l'ensemble des titres déjà prêts. Bientôt, ils déferleront.

MEZIANE OURAD

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